Mémoire licence 3 design prospective et société
Université Jean Jaurès Toulouse II
Années 2019/2020
Sous la direction de Saul Pandelakis
Introduction: De la norme au queer

(Calque de l’anglais gender.) Dimension identitaire, historique, culturelle et symbolique de l’appartenance biologique au sexe masculin ou féminin.
– Dictionnaire LarousseIl sera donc question pour mes recherches des scripts esthétiques et moraux en lien avec la beauté masculine, bien que je compte également parler des scripts de beauté féminine.
En effet, quand on parle de beauté aujourd’hui on pense forcément à une notion qui se raccroche à la gente féminine. On leur attribue le maquillage, la mode, les soins, les magazines… Beaucoup pensent que la beauté, c’est une femme qui se maquille tous les matins non pas pour son plaisir personnel mais pour être présentable, il est rarement question de beauté pour sois mais plutôt de beauté pour plaire aux autres, pour attirer les hommes. Il est pour certains inconcevable que la beauté soit un plaisir et si c’est le cas alors elles sont critiquées, humiliées et rabaissées.
Il y a une vraie pression autours de la beauté féminine, on demande aux femmes d’être maquillée mais on veut du naturel, on demande d’être petite mais en talon… Elles subissent clairement une énorme charge mentale de la beauté qui s’ajoute bien entendu au reste de leurs tâches imposées autre. Cette pression s’exerce à tout âge de différentes manières.
Je me souviens par exemple de ma propre grand-mère qui me répétait sans-cesse “T’es vraiment un garçon manqué” parce que je me plaignais, je me souviens des élèves de mon collège qui me reprochaient de ne pas vouloir me maquiller, je me souviens au lycée m’être faite critiquée parce que “les filles aux cheveux plus long sont tellement plus jolies”.
Tout au long de ma vie, et tout au long de la vie des femmes, la beauté n’est que reproche, culpabilisation et charge mentale.
On peut même parler ici de danger, comme le “Feuille A4 Challenge”³ où le but était d’avoir un ventre qui ne dépasse pas d’une feuille A4, ceci montre le culte de la maigreur chez les jeunes notamment.

Je m’interroge donc sur le rapport qu’ont les hommes cisgenre avec ce monde de la beauté. Il est vrai qu’ils ont eux aussi de nombreux codes esthétiques liés au genre. On a tous en tête cette idée de l’homme fort et protecteur. Beaucoup ont tendance à rejeter ce qui ne rentre pas dans cette règle en décrédibilisant leur rapport avec leur genre.
Il est bien évidemment question ici d’aller à l’encontre de ces pratiques. Pour cela, je vais commencer par analyser le monde de la beauté pour ensuite étudier l’esthétique des genres. Comment par le design est-il possible de s’émanciper de l’apparence virile / de l’injonction à la virilité ?
Comment par le design est-il possible de s’émanciper de l’apparence virile / de l’injonction à la virilité ?
- A -
Ce que représente la beauté aujourd’hui
Aujourd’hui, le marché de la beauté est devenu un monde économique à part entière. Il y a de plus en plus de produits adaptés à de nombreuses demandes et situations. Il en devient donc évident que les prix se sont alignés à la demande, il existe donc aujourd’hui de nombreux produits avec des tranches de prix allant du bas de gamme aux produits de luxe qui s’achètent à des prix exorbitants.
Le marché de la beauté est devenu non plus un détail de l’économie mais bien une branche importante qui contient de nombreuses sous-catégories.En effet, le monde de la beauté prend en considération le maquillage mais aussi les produits de soins et d’hygiène par exemple. On peut même compléter avec de l’économie de services comme les prestations de maquillage, les soins chez un/e esthéticien/ne ou encore le coaching de beauté et de bien-être.
Comme dans tout marché économique, il n’y a de vente seulement s’il y a de la demande. C’est alors que l’industrie de la beauté a pris le parti de retoucher et de créer un idéal dans les publicités et notre quotidien et ainsi développé la notion de complexe corporel, devenu le mantra des marques même s’il y a des exceptions.
1. Le complexe monde beauté
Alors que je faisait des recherches sur cette notion, j’ai trouvé intéressant de simplement marquer “complexe mode beauté” dans la barre de recherche de Google. Quand on fait une recherche Google, le site a tendance à nous montrer tout d’abord les sites qui ont payé puis les sites plus “populaires” qui peuvent parfois dévier de nos recherches. Le premier site présenté est un site d’achat de produits de beauté, les sites suivants sont alors des sites sur les complexes corporels et la honte de sois.
Cette recherche résume selon moi la partie sombre du complexe mode beauté.
2. Les métiers de l'influence
Il y a aujourd’hui de plus en plus de personnes adeptes de ce genre de contenu. La demande se fait de plus en plus exigeante et donc le contenu ne fait qu’accroître en qualité. On n’est plus face à une mode où n’importe qui peut se filmer dans sa chambre mais face à des professionnels. Comme je l’ai dit, nombreux/euses sont en auto-entreprise, dans certains cas, ils/elles embauchent et créent une équipe avec par exemple des monteurs/euses de vidéo ou encore des community managers. Ces nouveaux métiers engendrent des sommes d’argent considérable et doivent donc aujourd’hui être pris au sérieux.
3. Le marché de la beauté et la binarité des genres
Le marché de la beauté féminine est aujourd’hui le marché de la beauté le plus développé. Bien que de plus en plus d’hommes s’intéressent à la beauté, il est encore très actuel de penser que c’est un monde féminin. Elles en deviennent donc la première cible des marques, le but est de les faire consommer des produits précis, dits féminins. On leur attribue d’ailleurs la notion de shopping, on voit le shopping comme essentiellement un plaisir féminin et une corvée masculine.
J’entend ici par le mot shopping l’action de visiter un ou plusieurs magasins dans le but de consommer des produits qui ne sont pas de première nécessité. On pousse donc les femmes à non plus consommer mais à surconsommer. On entretient un rapport malsain à la consommation, ce qui était alors jusque là très secondaire devient nécessaire. Les femmes sont entourées d’une infinité de produits de beauté en permanence, la nuance n’est plus entre le “je prend soin de moi” ou “je ne prend pas soin de moi” mais plutôt dans le “à quel point je m’occupe de ma beauté”.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Pour les rasoirs, on remarque qu’ils sont souvent beaucoup plus cher que les rasoirs pour hommes alors qu’ils nécessitent moins de technologies.
Il y a aussi le fameux cliché de la couleur rose ou bleu clair. Ils nous rappellent la guerre sociétale contre les poils. On nous vend des rasoirs non pas pour raser ce qu’on souhaite mais on nous les vend comme les grands éliminateurs de poils.
On remarque que le rayon des shampoings et gels douche est souvent le rayon le plus fourni. Il y a un grand nombre de produits différents qui pallient à de nombreuses situations.
On retrouve des shampoings pour tout type de cheveux avec plusieurs utilisations différentes. Il y a une infinités de marques pour chaque produits présentés, et une infinité de produits différents au sein des marques.
On trouve aussi à côté un assortiment de colorations pour cheveux. Il y a une injonction au cheveux nickel, une haine du cheveux blanc et des cheveux trop bouclés.
J’aimerai finir ce petit inventaire par les crèmes que l’on peut retrouver dans les rayons. Il existe aujourd’hui des crèmes pour tous les problèmes considérés comme “féminin”. Le plus connu est le produit anti-ride.
Comme je l’ai précisé, le marché de la beauté s’intéresse plus au genre féminin qu’au genre masculin. La beauté est souvent rattaché dans l’idéal collectif à la séduction chose qu’on impose aux femmes depuis des générations. On attribue grand nombre de passe-temps aux hommes mais tous s’éloignent de la beauté. Le marché de la beauté s’intéresse quand même au hommes mais pas de la même manière que les femmes. Il y a cet idéal collectif de l’homme virile. La beauté masculine aujourd’hui consiste à montrer une certaine force physique.
Alors, le marketing s’est adapté à cette injonction. Le marché de la beauté de l’homme a donc pour objectif la virilité qui est considéré comme opposé de la féminité. On a donc pour les cheveux des cires et des gels qui maintiennent le code des cheveux courts. Pour le visage on a surtout des ensembles de produits d’entretien de la barbe, de quoi la tailler et entretenir la peau après le rasage.
Le rayon homme des magasins grande surface est souvent moins fourni que le rayon femme. Cette fois ils normalisent la force et la virilité à outrance. Ils montrent surtout qu’ils ne sont pas les bienvenus dans ce monde.
Les rayons montrent clairement qu’ils sont l’autre, alors qu’aujourd’hui beaucoup considèrent que l’autre est la femme, on voit ici clairement un domaine ou l’autre est l’homme.
Les produits ici ont un but plus précis et plus simple que chez les femmes et donc le marché de la beauté s’y est adapté. Le but est de créer un “non besoin” des produits. Ils n’achètent pas une chose nécessaire mais l’argument marketing est souvent de dire que ce produit peut aider dans le vie sans être une nécessité. Je pense ici aux publicités de la marque Axe qui ont pour crédo la séduction et la puissance engendrée par les produits. Ici ils font croire que grâce à ce déodorant, l’homme séduira à tous les coups et prendra confiance en lui. On voit clairement que les produits ne sont pas nécessaire mais qu’ils peuvent améliorer un point de vie en lien avec la virilité abusive.
1. La salle de bain de l’homme
La salle de bain a une place majeure dans la création de la confiance en soi ainsi que de l’image que l’on perçoit de nous-même. C’est pendant le rituel de beauté qu’on se retrouve seul/e avec notre propre reflet. Le rituel de beauté devient un moment propre à chacun/une en toute intimité. Alors que pour certains/aines c’est un moment simple, pour d’autres c’est une épreuve. On est face à soi donc face à ses propres complexes. C’est donc un lieu qui peut semer le doute en nous. On a tendance à devenir un juge impitoyable sur l’image qu’on renvoie. Nous sommes souvent très critique avec notre reflet. On pense qu’il est le même que les autres perçoivent et nous avons donc tendance à être dur. On se regarde et alors on se demande si notre apparence est en accord avec l’image qu’on souhaite renvoyer de nous.
2. Les produits de beautés dits pour homme aujourd’hui
Les produits ne sont donc pas par définitions genrés, cependant, beaucoup de produits sont aujourd’hui genrés. On a tendance à penser quand on parle de produits genrés au maquillage et au shampoing pour les filles et le déodorant pour les garçons. Les produits pensés pour les femmes aujourd’hui sont de toutes catégories. Il y a l’imaginaire collectif que c’est à la femme de plaire par le travail de son apparence et donc le complexe mode beauté exploite cette part du sexisme et la nourrit afin de vendre toujours plus de produits de beauté. Les hommes sont cependants exclus par ce complexe parce qu’ils ne représentent pas la majorité des acheteurs. C’est alors que cette vision des genre se reflète sur les produits en vente.
On peut voir par cette image les similarités entre les produits. Tout d’abord j’aimerai parler de la forme. Les gels douches sont souvent dans une forme allongée. Ces formes font allusion pour moi à deux concepts. on peut donc penser que la forme fait référence à des trophées de part le fait qu’en plus d’être saisi par le milieu avec la main il y a un affaissement au centre. Ensuite et pour moi c’est ce qui est le plus apparent est le fait qu’ils ressemblent à un torse d’homme légèrement musclé. Cette forme fait donc référence dans les deux cas aux injonctions à l’esthétique virile. Je vais ensuite parler des couleurs. J’ai trouvé très peu d’exemples de gels douches masculins n’étant pas bleus, verts ou noirs.
On retrouve au fur et à mesure des recherches différentes teintes de bleus mais très peu se démarquent par une autre couleur. Le bleu que l’on voit le plus est le bleu électrique aux allures fluo. Le bleu est souvent attribué au contenu du gel douche et le noir au packaging. On retrouve également presque à chaque fois l’étiquette rectangulaire noire au centre du packaging. Cette étiquette est là pour donner des informations sur le produit tel que la marque et le but par exemple. Il n’est que très rarement question dans les gels douche masculins de mentionner la senteur du produit.
J’ai ici analysé une partie des gels douches que j’ai pu trouver en magasins. N’y croyant pas vraiment j’ai donc regardé les produits de beauté de mon entourage d’hommes cisgenre et j’ai donc vu qu’ils consomment bel et bien ces produits tous similaires. J’ai également voulu faire cet exercice d’analyse sur les produits corporels féminins afin de comparer mais la tâche était clairement plus difficile et moins utile. On invite les femmes au soin et donc les packaging suivent. On y retrouve des couleurs, des formes des senteurs diversifiées… Il existe à ce jour beaucoup trop de produits de beauté féminins et les marques se permettent des écarts sur l’esthétique des produits. Les produits masculins et les produits féminins n’ont clairement rien à voir.
3. Vers une normalisation de la beauté masculine ?

II
Le genre et l’esthétique : Source de conflits
- A -
La virilité dans l’éducation
1. Education du genre seulement par la binarité et la norme
2. Le sexisme ordinaire dans l’éducation
Le comportement de la figure parentale fait partie du sexisme ordinaire. On observe encore et toujours le pattern familial de la mère proche de l’enfant qui est assigné en tant que fille et le père proche de l’enfant assigné en tant que garçon. au sein du foyer on a tendance à faire une chambre bleue pour les garçons et une chambre rose pour les filles. A l’intérieur même de ces chambres, les jouets sont des armes à part entière du sexisme ordinaire. Mon but n’est pas de faire une analyse de l’existant des jouets sexistes, cette analyse mériterait d’être un sujet de mémoire à elle seule.
Cependant je souhaite me pencher sur les jouets dits poupées. Il est souvent le cas dans les familles qu’on achète des poupées type Barbie aux jeunes filles et des poupées dites Action Man pour les garçons. C’est un début des injonctions esthétiques des genres. Les enfants ont tendance à reproduire ce qu’ils voient et entendent, donc ils reproduisent les critères de beauté qu’ils voient. C’est alors que les petites filles s’identifient à la Barbie très mince, habillée en rose et très maquillée alors que les petits garçons auront tendance à s’identifier au Action Man très musclé, habillé en militaire et très fort. Ce sont des images que l’on transmet aux enfants sans même se demander si l’enfant en subira à l’avenir les conséquences.
Je ne blâme pas la figure parentale qui reproduit ce schéma mais je constate juste de l’impact des jouets sur l’esthétique des genres sur le long terme. Ces jouets ont de l’impact mais ils ne sont pas l’entière source du problème, c’est un grand nombre de facteurs qui agissent sur les injonctions. Pour continuer sur le sexisme ordinaire en lien avec la parentalité, j’aimerai aussi parler de la manière dont les parents s’occupent de l’apparence des enfants. Il est vrai que dans l’enfance on a tendance à réserver les jupe aux filles et les pantalons aux garçons. C’est à ce moment là aussi que l’on montre aux garçons que leur apparence importe peu et que c’est une problématique féminine.
On voit aujourd’hui dans les représentations des jeunes garçons à la télé qu’il est fait pour jouer dans la boue et se salir et que donc il faut une esthétique allant avec ce caractère. L’éducation parentale a donc un impacte sur l’esthétique des genre. Elle perpétue des codes qui sont selon moi nocifs et pas innocents. Ce n’est cependant pas le seul facteur et surtout, ce n’est pas un facteur définitif. Ce n’est pas parce qu’on dit à une petite fille de mettre une jupe à ses quatres ans qu’elle perpétuera cette esthétique toute sa vie et qu’elle ne changera jamais de point de vue. L’apparence est le résultat d’un grand nombre de facteurs que l’on croise tout au long de notre vie.
J’ai déjà fait état des lieux du problème lié à l’apparence des genres dans les établissements scolaires mais je n’ai pas vraiment employé le terme sexisme ordinaire durant ce développement. Le sexisme ordinaire a une place importante dans les établissements scolaires. différencier les filles et les garçons en sport par exemple en fait partie et perpétue l’image du corps athlétique réservé aux garçons, on leur accorde plus de place dans ce domaine là tout en proposant aux fille des sports “plus adaptés” comme la danse.
3. Conflit des genres : être hors norme
Le constat qui émerge de mes analyses est clairement que le hors norme n’a pas sa place aujourd’hui dans notre société et que l’apparence est constamment mis en cause par le jugement d’autrui. Pour beaucoup, l’apparence montre qui on est ou en tout cas est ce qu’on veut montrer de nous. C’est une convention sociale qui implique une grande partie de hors norme. L’esthétique fait partie de la première impression que l’on a sur une personne et donc on se permet souvent une facilité de réflexion. Il y a de nombreux codes établis par la norme. Cependant ce sont des code qui impliquent le jugement direct d’une personne et le rejet de ce qui n’est pas en adéquation avec la norme, le hors norme. Être hors norme suscite plusieurs réactions de l’extérieur. Certains sont admirés mais il est souvent question de haine et de mépris. Je vais donc ici m’attarder à la condition des personnes à l’esthétique hors norme notamment sur les causes en lien avec le genre.
- B -
Être un homme aujourd’hui
Comme nous avons vu au début de ce mémoire, j’ai maintenant beaucoup de mal avec les définitions officielles des dictionnaires. Elles ne représentent pas selon moi la vérité, il y a beaucoup d’incohérences et de sexisme. C’est donc par la suite de mes recherches et de l’expérience que j’en ai tiré que je vais tenter de définir la notion de virilité. Ce n’est donc pas une définition à proprement parlé mais plutôt la manière dont moi je perçois cette notion et la comprend dans ce mémoire.
La virilité a évolué et a changé maintes et maintes fois. Mon but n’est pas de faire un historique complet de la virilité mais d’en comprendre la source pour mieux en assimiler le sens. Elle va bien au delà qu’une simple idée. C’est une façon d’être, d’agir et de penser qui peut aller du sentiment innocent à un comportement extrême et toxique. Il ne serait pas juste selon moi de simplement en faire une notion d’homme primitif, elle va au delà. Tout comme le genre, il est pour moi question de variation. On peut ne pas se sentir viril, se sentir légèrement virile ou complètement dans une virilité absolue. Il est tout aussi important de souligner qu’elle n’est pas mauvaise dans son entièreté. Comme toute injonctions, on peut en faire une faiblesse mais aussi une force.
1. Les critères de beauté
On parle énormément des critères de beauté féminins. Comme je l’ai dit, on associe la beauté à une choses féminine alors qu’on privilégie la force pour les hommes. Aujourd’hui, on impose un grand nombres d’injonctions irréalistes liées à l’émergence mondiale des réseaux-sociaux. Les normes et les injonctions sont différentes selon les pays et continents, je vais donc me concentrer sur la situation actuelle française et européenne.
Nous avons dans notre culture et notre histoire un lourd passif avec le culte de la maigreur féminine. On a toujours triché avec nos corps pour paraître les plus minces possible. On partait du corset à aujourd’hui la retouche photo. Le culte de la maigreur n’a aujourd’hui rien d’innocent. Il y a la volonté de faire les femmes plus petites pour laisser plus de place aux hommes. Encore aujourd’hui nous sommes dans un combat constant contre le mansplaining⁷ et le manspreading⁸.
Ces injonctions féminines ont un lien direct avec les injonctions masculines. On demande aux hommes de s’imposer face aux femmes, un peu à la façon de la Grèce antique. Il y a la notion esthétique de la virilité qui est de montrer que l’homme est un protecteur hors pair. Il y a l’imaginaire lié à un but d’anti-féminité. Pour beaucoup le but est de s’en éloigner, de créer une barrière entre le genre. Il faut montrer aujourd’hui physiquement qu’on est un homme et non une femme.
On peut voir par cette illustration la demande esthétique de l’homme par la société. Actuellement, prendre soin de lui n’est pas une nécessité. Il doit cependant s’entretenir musculairement parlant, on a tendance à mettre en avant la puissance en cultivant le mythe de l’homme musclé. C’est une injonction complémentaire du culte de la maigreure féminine. Dans les deux cas ce sont des injonctions difficile à réaliser qui nécessitent un investissement qui met en jeu la santé. Beaucoup se rendent malade pour obtenir une esthétique valorisée par la société. Beaucoup consomment des produits plus ou moins toxiques pour obtenir ce résultat alors que, étant tous différents, très peu peuvent génétiquement obtenir de bons résultats sans “tricher”.
On entretient cette esthétique aux yeux des jeunes hommes mais aussi chez les jeunes femmes. On montre aux jeunes filles qu’elles doivent convoiter les hommes aux corps parfait. Pour illustrer mes propos j’aimerai vous présenter une série de jeux mobiles qui vise les jeunes filles, j’aimerai donc parler ici des jeux Is It Love‘⁹. Ce sont des visuals novels interactifs qui mettent la joueuse en scène dans une relation hétorosexuelle et dont le but est de finir en couple avec le personnage principal du jeu. Chaque jeu se nomme comme le personnage principal.
Dans toutes ces histoires notre personnage est hiérarchiquement en dessous des hommes. Déjà qu’on nous impose une relation hétéronormée, on se retrouve à devoir accepter la supériorité des hommes qui tentent de nous séduire. Pour en revenir au sujet initial, tous les hommes cités sont représentés tel que la société actuelle leur demande d’être, ils sont grands, musclés et imposants. Ils sont considérés comme parfait dans la société même si je maintiens qu’on a tous des avis différents sur l’esthétique. Je ne pensais pas l’impact de ces jeux si néfastes avant de les essayer, il y a constamment ce sentiment d’irréel tellement ce n’est pas possible d’être comme ça. Ces images sont très réductrices et ne représentent en rien la réalité. Cependant, elles ne cessent d’augmenter les exigences esthétiques chez les jeunes filles visées par ces jeux et donc indirectement agissent sur l’esthétique des hommes.
2. Les injonctions morales
La virilité fonctionne sur plusieurs niveaux, il y a les valeurs esthétiques mais aussi les valeurs morales. Ce sont deux valeurs d’une même pièce qui fonctionnent ensemble, c’est un tout. Et donc, l’esthétique virile est liée aux injonctions morales de la virilité.
Pour contrebalancer, je vais parler de la campagne féministe d’Emma Watson appelée He for She¹¹. Emma Watson est une actrice britannique qui a fait un discours sur sa campagne féministe le 20 septembre 2014 à l’ONU. Durant ce discours, elle parle de l’implication des hommes dans les mouvements féministes ainsi que des bienfaits qu’ils peuvent en tirer. Elle montre que c’est un combat qui nécessite l’implication de tous. Au cours de ce discours, elle fait état des méfaits du sexisme envers les hommes. Elle parle tout d’abord des maladies mentales engendrées par l’injonction à la virilité et elle dit également “suicide is the bigger killer of men” qui signifie que le suicide est le plus grand tueur d’hommes. Elle fait également part de son envie que les genres soient considérée comme un seul et même spectre et non pas deux idées opposées. Ce genre de discours manquent aujourd’hui puisque c’est un combat qui n’est pas encore gagné.
Il y a, dans l’obligation d’entretenir les femmes, l’obligation de force et de courage. C’est ici que le lien le plus évident avec les charges esthétique est. L’esprit doit aller avec le corps et donc toujours être dans la force. On décourage les activités artistiques et encourage le sport afin d’avoir l’esprit et le corps fort. On montre donc des héros aux corps improbables mais aussi avec des valeurs tel que l’humanité, le courage et la force. Je pense ici aux héros Marvel mais plus exactement au Captain América. Cet homme était tout d’abord quelqu’un de plutôt mince et petit qui pour ces raisons ne pouvait pas rentrer dans l’armée des Etats-Unis. Ils ont ensuite modifié son corps pour en faire un athlète surhumain qui représenterait le pays. Dans le comics, il devient l’idole des foules, des cartes sont vendues en son nom et même des jouets alors que personne ne savait qui il était lorsqu’il petit et mince. C’est ce genre de représentations qui montre aux jeunes l’objectif physique et mental à atteindre. Si on y ajoute les tenues moulantes montrant chaque parcelle de muscles on se retrouve avec une représentation qui devient iconique et qui vend des millions de places au cinéma.
3. L’homme viril, quel séducteur !
Jusque là nous avons vu les injonctions de la virilité, cependant, un homme ne peut être accompli selon le cliché que s’il peut séduire les demoiselles en détresse. Il en revient donc de la quête sacrée de la masculinité toxique de considérer la séduction comme une performance de la virilité, comme un but et une fin en soi.
Je veux en venir à un point important sur cette analyse, l’imaginaire collectif est faux. La raison est simple, on ment sur la fréquence de nos rapports sexuels. Mais pourquoi mentons-nous sur ce sujet ? Si le sexe est une partie importante de la virilité comme la performance sexuelle, la taille du pénis ou la durée des ébats, il est d’usage de faire croire que l’on remplit tous les critères de la performance masculine. Ici j’essaie de montrer l’enjeux et l’influence des injonctions viriles chez les hommes. Il y a une pression énorme sur la perte de la virginité chez les jeunes hommes par exemple, il est d’usage de se vanter de ses conquêtes plutôt que de se vanter de n’avoir eu aucun rapport sexuel. Il est donc courant chez les hommes de mentir sur le nombre de leur conquêtes et la qualité de leurs ébats.
- C -
Queer et virilité
1. Esthétique et orientation sexuelle
Comme je l’ai dit plus tôt, il est normal aujourd’hui de se servir de l’apparence de quelqu’un pour émettre un jugement rapide d’une personne ainsi que de définir l’appartenance sexuelle ainsi que le genre de celle-ci. Pour beaucoup, l’apparence permet de deviner l’orientation sexuelle de quelqu’un.
Dans la communauté homosexuelle, tous ne sont pas d’accord avec cette image donnée de l’homme gay pas viril. Des catégories se sont créent au sein même de cette communauté. Tout d’abord, l’image la plus connue est les hommes twink. Ils représentent donc la vision actuelle de l’homosexuel efféminé. Ils ont donc pour objectif d’apparence d’être fin, menu, sans poils et surtout loin de l’esthétique virile. Le but est aussi d’avoir l’air jeune. Ils s’opposent donc à l’esthétique des bears. Les bears ont créé cette catégories car ils ne s’identifiaient pas à l’esthétique des twinks. Les bears sont donc dans une esthétique fortement liée à la virilité. Il sont généralement plus robustes, poilus, imposants, barbus… le but est donc de s’éloigner de ce qu’on identifie à l’apparence homosexuelle aujourd’hui, il y a une vraie volonté de ne pas être identifié comme tel. Ces catégories abritent de nombreuses autres sous-catégories, cela prouve l’importance de l’apparence dans la communauté.
2. La Drag Queen comme brouilleuse du genre
Beaucoup connaissent le terme Drag Queen sans vraiment savoir ce qu’il signifie vraiment. Elles sont réputées pour être des homosexuels extravagants mais elles sont pourtant aujourd’hui les premières libératrices de l’esthétique des genres. Pour moi les Drag Queens donc des personnages d’artistes qui associent art de l’apparence et performance. Chaque Drag Queen possède un nom, une histoire et un style bien à elle. Une Drag Queen est souvent un homme, mais peut également être une femme, qui joue un personnage allant dans le sens de la féminité à outrance, elles brisent les barrières des genres.
Être une Drag Queen reste difficile, le culot à des conséquences notamment par l’homophobie qu’elles subissent. Les Drags sont revendiquées gay et aujourd’hui il existe encore trop de personnes ne comprennent pas ce mouvement ainsi que l’enjeu qui en émane. Beaucoup ne font pas l’effort de les appeler par des pronoms féminins dans un vrai but de signifier un désaccord et de décrédibiliser la cause. Cependant cette haine dûe à la virilité va trop loin. C’est un enjeu politique et les actes de certains/certaines vont beaucoup trop loin, brisant à chaque fois la barrière du légal et surtout du respect d’autrui.
3. De la peur à la haine
Il y a une véritable haine du monde queer. Il est pour moi compliqué de comprendre cette haine n’étant pas moi même comme cela. Cependant j’ai compris au fur et à mesure de ce mémoire que la haine qui en émane vient pour certains et certaines de la masculinité toxique à outrance. Un des crédos de la virilité est le contrôle, le fait donc de ne pas comprendre et connaître ce monde leur fait peur. La peur ne faisant pas partie du vocabulaire de la virilité, celle-ci se transforme en haine qui est devient donc beaucoup plus dévastatrice.
J’ai déjà parlé au cours de ce mémoire de la peur de se tromper de genre. J’ai également fait mention de la peur d’être le séduit et non le séducteur. Tout ceci est une répercussion des normes de base imposées par la société. Cela découle notamment du fait que beaucoup pensent que c’est à l’homme de courtiser les femmes et donc de les séduires en enchaînant avec le premier pas. Le premier problème est la norme de l’hétérosexualité. La société met trop souvent en avant le fait que l’homosexualité soit une marge. Beaucoup en viennent à penser que c’est une anomalie de la nature, c’est une pensée complètement absurde qui a été scientifiquement démontrée comme étant fausse. Si autant de personnes s’en tiennent à cette image c’est parce que c’est encore encouragé par la société actuelle.
La personna
J’ai ici inventé un personnage pour illustrer les personnes que je compte viser par mon action. On voit donc par cette illustration que j’ai choisi de cibler les hommes hétérosexuels cisgenres qui souhaitent prendre soin d’eux. Au cours de ce mémoire, plusieurs choix s’offraient à moi et pour ce projet j’ai décidé d’agir pour des personnes dont l’aide est souhaitée. Je ne fais pas ici une épreuve de force et donc je ne souhaite pas faire un projet dont le but est de s’imposer à quelqu’un. Ce genre de projets peuvent cependant faire suite au miens mais pour ce mémoire je cible donc des personnes qui veulent un changement à ce niveau.
Le lieu d’action
Le moment
Mon action
Pour ce projet, j’ai décidé de créer un produit qui inviterai les hommes souhaitant prendre soin d’eux à sortir du jugement de cet acte. Pour cela je vais m’attaquer aux produits de beauté et plus précisément au packaging. Nous avons vu l’importance de l’esthétique de l’emballage des gels douche et on en a conclu qu’il y avait encore beaucoup de travail à faire. Il y a une uniformité à déconstruire, un ensemble de codes qui n’ont plus lieu d’être. Mon but est de redéfinir le rituel de beauté de la douche en accordant plus d’importance à ce moment. Il faut pour cela créer un produit qui invite la personne à s’y intéresser, à s’intéresser à cet instant souvent solitaire. La personne pourrait alors se retrouver avec elle-même.
- Ouverture sans force
- Forme inverse du trophée ou du corps d’athlète
- Sortir de la couleur unique
- Séparer le trois en un pour faire trois produits distincts
- Donner de l’importance au care, au produits, changer l’habitude lassante du soin pour en faire un instant à soi par l’esthétique du produit
Mon gel douche sera donc efficace s’il respecte la charte que j’ai établi.
Le gel douche
Voici donc le résultat de mes recherches. Le projet se nomme De trois à moi en référence à la séparation du fameux trois en un.



Conclusion
Voici un poster récapitulatif du contenu de ce mémoire

Bien que l’injonction à la virilité soit présente depuis l’antiquité grecque voir même avant, elle reste une problématique très actuelle. Être un homme blanc cisgenre hétérosexuel viril est un privilège important. Il est donc imposé aux hommes d’être comme ça, il y a cette idée que le privilège prévaut sur une vie plus difficile mais en accord avec soi-même. Je ne défend pas ces privilèges et bien au contraire, ils sont la source de nombreux problèmes de société qui détruisent tous les jours de plus en plus de monde. Ces privilèges sont clairement liés à la notion de virilité. C’est une notion où il est d’usage de penser que l’homme est le sexe fort et donc pour se rassurer sur cette idée il en découle une vague de sexisme qui ne doit plus être tolérée aujourd’hui. Je me rend compte dans ma position de femme blanche cisgenre le nombre de portes qu’on essaie de me fermer du simple fait que je sois une femme. Ma position révèle cependant des privilèges mais hiérarchiquement j’ai été toute ma vie considérée comme inférieure aux hommes.
BIBLIOGRAPHIE
- ABRAMOW Charlotte, Le Petit Manuel Sex Education, Netflix, 2020
- CHOLLET Mona, Beauté fatale, 2012.
- NIETZSCHE, Par-delà le bien et le mal
- TUAILLON Victoire, Les Couilles sur la Table, 2019, Binge
- ZEMMOUR Eric, Le Premier Sexe, Denoël, 2006
ANNEXES
Questionnaires
Vous êtes :
- Femmes : 17
- Hommes : 7
- Je ne souhaite pas statuer : 1
- Autre : 0
Quel âge avez-vous :
- 19 ans : 1
- 20 ans : 3
- 21 ans : 7
- 22 ans : 2
- 23 ans : 5
- 24 ans : 2
- 25 ans : 2
- 27 ans : 2
- 44 ans : 1
Utilisez vous des produits de beauté (soin et maquillage) ? :
- Oui : 22
- Non : 3
Pourquoi utilisez-vous des produits de beauté ?
- Pour prendre soin de moi et le plaisir
- Pour mieux prendre soin de mon corps
- Selon moi, ses produits de beauté est un jeu, je ne les utilise pas pour cacher ou améliorer quoique ce soit sur moi
- Pour le bien de ma peau
- Pour faire du drag (yas queen)
- Peau sèche
- Pour faire du drag
- Principalement pour le soin de ma peau très sèche, et pour le maquillage c’est quand j’en ai envie et uniquement pour moi.
- Pour me sentir en accord avec mon humeur du moment
- Mon plaisir personnel
- Pour cacher des rougeurs de peau et sublimer les yeux
- J’utilise des produits pour mon visage pour assure une bonne hygiène de la peau (hydrate, nettoie pour des problèmes d’acnée) et la protéger de la pollution.
- Parce que ma peau en a besoin/ pour me faire belle
- Cacher la misère de ma face
- Pour me maquiller de temps en temps
- Parce que ça me plait
- Pour me plaire
- Comme pour les bijoux : pour changer de temps en temps
- Prendre soin de moi
- Pour prendre soins de moi
Est-ce un plaisir ?
- Oui : 21
- Non : 1
- Je n’utilise pas de produits de beauté : 3
Utilisez-vous des produits de beauté régulièrement?
- Oui : 19
- Non : 3
- Je n’utilise pas de produits de beauté : 3
A quelle fréquence ? :
- Tous les jours : 10
- Plusieurs fois par semaine : 8
- Plusieurs fois par mois : 3
- Occasionnellement :1
- Je ne me maquille pas : 3
Si vous vous maquillez, quel style de maquillage pratiquez-vous ? (Choix multiples)
- Naturel : 16
- Peu original : 3
- Original ; 7
- Complètement décalé : 5
Artistique : - Je ne me maquille pas : 5
Quelle est votre dépense moyenne en produit de beauté ?
- 15€
- en moyenne 5€ par mois pas plus
- 50/100€
- le maquillage n’est pas quelque chose que j’achète régulièrement, c’est selon ce que je trouve et qui me plait quand je le voit. pour les soin c’est un peu pareil hormis l’huile de coco que je rachète quand j’en ai plus (3-4€ de demi litre)
- 50
- Par mois, 60e à peu près
- 50€
- 100€ par mois
- 100€
- 20
- 0, je les ai en cadeau
- 20/30 // par mois
- 20€
- Une 40ene d’euros pour le tout je dirais.. et je les renouvelles car vide tout les 6 mois je dirai
- Très peu, je récupère souvent ! entre 25 et 50€ par an peut être
- 10 euros
- 15€/mois
- 10 euros en moyenne par mois
- Environ 15e par mois
- Surtout le fond de teint et crayon on part sur du 30€ par an
- Tout dépend des produits mais je dirai 1 fois par mois pour les produits que j’utilise le plus, sinon ça doit tourner autour des 300 eur par an
Où achetez-vous vos produits de beauté ?
- SEPHORA , Mac , kryolan, nyx et autre
- Nyx, sephora, yves rocher
- Supermarché
- Sephoraaa, kiko, nyx cosmetics, grandes surfaces
- Yves rocher (crèmes) et supermarché (Mascara)
- Sephora, Kryolan
- Pharmacie, magasin bio
- Sephora, Nyx, Kryolan, Revolution
- Sephora pour le maquillage, action pour les soins
- Nyx, sephora
- Sephora / internet
- SEPHORA, Nuxe
- Sephora « au coeur de la beauté » x)
- parapharmacie lafayette ou magasin bio
- dans des boutique de sous marque
- Pharmacie, produit bio, internet ou supermarché.
- Épiceries en vrac, bio et éthique.
- Site internet, Sephora occasionnellement
- Magasin spécialisé
- Internet
- Internet
- Grande surface, parfumerie
Avez-vous peur de sortir maquillé/e dans la rue ?
- Non : 21
- Oui : 1
- Je ne me maquille pas : 3
Vous êtes-vous déjà privé de maquillage ou de sortie par peur d'être agressé/ée ? (Physiquement ou moralement) :
- Non : 16
- Oui : 5
- Je ne souhaite pas statuer : 1
- Je ne me maquille pas 3
Vous pouvez développer ici si vous le souhaitez, que votre réponse soit oui ou non :
- C’est compliqué, c’est pas une question d’être agressé mais souvent je me maquille pas quand je n’ai pas envie d’être social, dans un mauvais mood
- J’évite le maquillage trop visible par peur des remarques
- Pas trop envie de me faire casser la gueule parce que j’ai 3 couleurs sur le visage
- Me maquiller ou non n’a jamais été le soucis, c’est plus une question vestimentaire qui entraîne les remarques dans la rue pour mon cas
- Je suis fier et heureux (et rarement seul haha)
- Si quelqu’un nous agresse ça ne sera jamais la faute d’une jupe trop courte ou d’un maquillage appuyé mais celle de son pervertisme
Que pensez-vous des femmes qui utilisent des produits de beauté ?
- Elles font ce qu’elles veulent
- Je ne juge pas elles font ce qu’elles veulent
- Elle font ce qui leur plaît tant qu’elle se sente bien
- Rien de particulier
- C’est jolie de voir autant de femme qui se maquille pour se mettre en valeur,
- Réussir à s’accepter, plaire au autre…
- Elles font leurs choix elles ont leurs raison tout le monde doit respecter
- Je m’en fiche, font ce qu’elles veulent
- Pas grand chose, elles font ce qu’elles veulent
- Cela dépend de la démarche qui est pensé derrière. Si c’est a but artistique ou de manière discrète pour se sentir mieux, c’est bien. Se maquiller pour se cacher et cacher aux autres notre vrai visage, j’ai un peu de mal.
- Si elles y prennent plaisir c’est cool pour elles
- Elles font ce qu’elles veulent !
- Yaaas
- C’est bien tant qu’elles sont à l’aise avec ça
Liberté pour tous - Elles se mettent en valeur aucun jugement dessus
elles prennent soin d’elles - Chacun fais ce qu’il veut
- Il faut que cela reste un plaisir pour soi avant tout, et non une obligation sociale, une convention.
- Elles font ce qu’elles veulent, elles sont superbes qu’elles utilisent des produits de beauté ou non
- Ça arrange bien celles qui pense en avoir besoin, après ya pas plus con que de masquer sa vraie tête, faut apprendre a vivre avec
- Tant qu’elles le font pour se faire plaisir, ça me plait
- C’est normal
- Pourquoi pas ?
- C’est bien
Que pensez-vous des hommes qui utilisent ces produits ?
- Je ne juge pas ils sont ce qu’ils veulent
- La même chose
- Ils font ce qu’ils veulent
- Ces encourageant de voir le genre masculin s’immiscer dans le maquillage, pour mieux ce mettre en valeur, voir autre…
- La même chose que pour les femmes je vois pas en quoi il doit y avoir une différence
- Pareil que pour les femmes
- Pas grand chose, ils font ce qu’ils veulent, par contre ils ont pas peur de se faire taper, bravo
- C’est dommage que si peu d’hommes s’occupe d’eux-même à ce niveau là
- Sickening
- Ils font ce qu’ils veulent !
- YAAAAS
- C’est très bien aussi
- Liberté pour tous
- Pareillement
- Il font ce qu’ils veulent
- Ils prennent soin d’eux
- Pareil, homme ou femme peu importe
- Même réponse, il faut que ce soit un plaisir pour soi ! Et j’aimerais que les hommes osent plus en mettre s’ils le veulent.
- De même pour les hommes, ils sont superbes qu’ils utilisent des produits de beauté ou non
- Je suis plus traditionnelle, alors j’avoue que ça me deplait de façon générale mais chacun fait comme il lui plaît.
- Tout pareil
- Même réponse
- C’est bien de prendre soin de sois
- Grand bien leur fassent
- Il faut un juste milieu. Un homme qui prend soins de lui je trouve ça très bien mais il ne faut pas que ça soit dans l’extrême au niveau maquillage et tout. Étant une femme j’essaye de prendre soins de moi mais c’est déjà compliqué alors bon.
Que pensez-vous du maquillage aujourd'hui ? Est-ce positif, négatif ou les deux selon vous ?
- Plutôt les deux. Il faut faire attention à ce qu’il y a dedans (graisse de baleine par exemple)
- Un peu des deux il y a une sur consommation à cause des marque qui afflux mais aussi c’est bien car on a des produit pour tout les style
- Je n’en pense rien de particulier
- Dans une optique ou la pratique n’es pas exagérer ou contient des produit nocif et ou elle continue à être utilisé dans de bonne intentions moral, le maquillage reste positif.
- Oui, les gens s’éclatent à se maquiller et ça fait du bien de prendre soin de soi, le maquillage peut permettre de sublimer des endroits où juste d’en cacher, ca aide à la confiance aussi, bcp de personne se sente plus badass quand elles ont juste du mascara, c’est pas grand chose mais elle elle le voit
- (Elle ou il)
- C’est un moyen d’affirmer son style, de montrer qui on est vraiment, donc c’est positif d’après moi
- Ça dépend du cadre je pense, pour les gens basiques on va dire c’est mal vu genre ils pensent que forcément tu te maquille parce que tu te trouves moche et ils veulent des meufs naturels alors qu’ils savent pas à quoi ça ressemble un vrai naturel…
- Pour les mecs clairement les gens pensent que t’es gay (sûrement parce que c’est ceux qui assumes) juste parce que t’aime bien te maquiller et qu’ils associent ça à une activité féminine alors qu’une activité ça a pas de genre ???
- ça peut aider à se sentir plus en confiance, notamment pendant des rdv professionnels, mais en aucun cas cela devrait cacher qui on est au quotidien
- Positif, le monde s’ouvre de plus en plus
- Ça peut être un bon outil pour entretenir sa confiance en soit, camoufler un complexe ou au contraire aider à l’accepter. Tout comme son absence peut être bénéfique dans cette acceptation de soi. Ce doit être un outils et un plaisir et non une contrainte.
- Attention à l’excès, ce n’est pas bon pour la peau
- J’adore le maquillage , ça ouvre la créativité même si aujourd’hui le prix des produits sont un peu cher
- Positivement car elle permet de prendre conscience en soi
- Ça dépends du dosage je dirais c’est bien mais à utiliser à bon escient 🙂
- Oui c’est positif ! le maquillage n’est pas une injonction mais un plaisir que l’on choisit de faire. Il n’est pas l’apanage d’un sexe et je trouve cela est très positive de le queeriser. Le maquillage est souvent perçu comme une pratique superficielle, sans intérêt, avec le logotype que les femmes qui se maquillent beaucoup sont forcément « idiotes », « prétentieuse » et « immatures », il est dévalorisé par rapport au sexe féminin. Une raison de plus pour prouver que cette pratique est aussi intéressante que faire des plats gastronomiques !
- Trop utilisé, et trop jeune
- Oui mais il ne faut pas en abuser selon le produit et la provenance (expérience animale ou non…)
- Négatif d’un point de vue environnemental. Ca commence à se libérer d’un point de vue social. (Moins d’obligation pour les femmes, plus de libération pour les hommes)
- Pour moi c’est positif, une façon de s’exprimer au même titre que les vêtements que l’on choisit par exemple, cependant les hommes/personnes non perçues comme femmes qui se maquillent sont souvent encore mal perçus…
- Cela dépend de son utilisation
- Ben les deux, d’un côté ça aide plein de gens à sortir à la lumière du jour, de l’autre je pense pas que qui que ce soit en aient vraiment besoin, c’est triste qu’on doivent buter des animaux et utiliser des chimiques toxique pour en fabriquer
- Les deux selon les cas
- Il ne faut pas en abuser mais je trouve ça positif
- Négatif si abusif, pas obligatoire sinon, le naturel c’est bien aussi
- Tout dépend de la dose et la maquillage qui est fait, encore une fois il faut un juste milieu. Il peut-être positif mais aussi très négatif si la personne se maquillant trop en fait trop elle-même.
Avez-vous déjà critiqué quelqu'un (dans la rue ou ailleurs) parce qu'il utilise des produits de beauté ?
- Non : 18
- Oui : 7
Pensez-vous que le monde de la beauté est un monde féminin ?
- Non
- Oui
- Non c’est pour tout le monde
- Non, il est mixte
- Nope la beauté vient de l’intérieur de chaque personne
- Il est connoté féminin et les hommes sont montrés plus comme des artistes
- Non, pas forcément, il y a plein de mecs maintenant qui font parti de ce monde mais vu qu’ils sont souvent gays les gens se disent que c’est féminin (ou alors ils sont dans le déni qu’un homme puisse utiliser des produits cosmétiques)
- Un monde malheureusement très sexualisé du côté féminin
- non. et heureusement de plus en plus d’hommes prennent la parole à ce sujet et s’empare de ce domaine et ses pratiques.
- Plus maintenant
- Non , de plus en plus les esprits s’ouvre pour moi le monde de la beauté n’a pas de genre ni de sexe
- Oui, mais de plus en plus ouvert
- Non je pense que les hommes ont autant a y gagner il ne faut spécifier le genre d’une beauté
- Il est dans l’état actuel même si bon nombre de créateur de marque de maquillage sont des hommes.
- trop de maquillage impliqué/trop cher
- Non les hommes en font partie
- Non il est pour tout le monde
- Plutôt oui
- Non, faut du « hot stuff » pour tous les goûts
- Oui, mais ça ne devrait pas l’être
- Plutôt oui
- Non juste un monde pas accessible aux hommes
- Non pas forcément
Pensez-vous que le maquillage joue un rôle dans l'orientation sexuelle et l'appartenance aux genres ?
- Non
- Pas totalement mais je pense que ça a une influence
- Nn plus
- Oui mais ca ne devrait pas
- Oups, une colle… La réponse est: non
- Je pense que les hommes hetero ont plus de mal à se maquiller pour ne pas prêtre efféminés. Le maquillage sur un homme peut facilement l’associer à la communauté gay je trouve.
- Pour les femmes, c’est plus l’expression d’un style (gothique etc) plutôt que d’une orientation sexuelle
- Je sais pas si ça joue un rôle, je pense que juste les gens hétéro se privent de plein de trucs parce qu’ils ont peur d’être remis en cause sur leur orientation sexuel (alors que au pire balec)
- Pas du tout
- Aucunement.
- En réflexion (même pour moi même) mais je souhaite dire que non
- Non
- Sans doute, ça permet de les affirmer et c’est tout aussi bien
- Oui complètement. Des Fois il peut être perçu comme une obligation lié à son genre, ce qui est très désagréable et rebutant. Si un homme se maquille, on va croire qu’il est homosexuel ou transgenre.
- Pas du tout, c’est un choix, un goût
- Non il est agenre
- Oui
- Je pense que ça doit en aider certains pour sûr, après ayant une horreur personnelle du maquillage beauté, j’ai pas trop d’avis, je connais pas non plus des masses de drag queen
- Oui, mais ça ne devrait pas
- Oui et non..
- Non même si l’abus de l’image de la femme peut probablement orienter les masses
Voulez-vous ajouter un commentaire ?
- Bachelard philosophe qui a écrit sur l’humain en tant qu’humaniste. Je m’explique, Bachelard distingue les humains des autres espèces par leur sensibilité accru et développé. Ce qui permet aux humains d’être créatifs, de trouver des solutions et d’améliorer leur condition de vie ou simplement pour créer du « beau ». Il prend l’exemple de la gastronomie, si les animaux mangent pour survivre, les humains ont dépassé ce stade et cherchent à bien manger (gastronomie). Je vois le soin et le maquillage comme ça. Cela n’est pas une activité superficiel mais bien un art de l’apparence. Si les hippopotames prennent des bains de boue pour s’hydrater et prendre du plaisir, l’humain fait de même mais avec aussi une conception du « beau ». Cette sensibilité lui confère son humanité.
- La notion produit de beauté est trop large. Un déodorant une crème hydratante en fait partie. Mais j’ai répondu en imaginant que le questionnaire était plutôt axé maquillage.
Vidéos
Pour aller plus loin
- Collectif, “Sex Stereotypes Influence Adults Perception of Babies’ Cries”, BMC Psychology, 2016
- Collectif, Gender Stereotypes About Intellectual Ability Emerge Early and Influence Children’s Interests”, Science, 2017
- Brigitte Grésy et Philippe Georges “Rapport sur l’égalité entre les filles et les garçons dans les modes d’accueil de la petite enfance”, IGAS, 2012
- Observatoire LGBT+, 26 juin 2018. Enquête pour la Fondation Jean-Jaurès et la DILCRAH
- SAVOYE Jean-Marc, Plus de Mâles que de bien, Libération, 2018